Elle mène une recherche qui l’engage à explorer et à revendiquer l’appréhension de la représentation par une
forme directe d’expression qui serait comme un apprentissage qui se jouerait au moment même de l’action.
Au cours d’une résidence de dix jours chez Soreal, Claudia Triozzi décide d’agir directement dans le temps de
la production. A la recherche de formes, elle suit les petits événements de l’entreprise en échangeant à la
fois avec son directeur et avec le personnel de production. Au gré d’un questionnement commun autour des
rythmes sonores des machines, il est apparu que l’habitude dévellope une sensibilité telle, que l’oreille fait
abstraction du bruit environnant de l’usine et se concentre sur celui d’une machine, apte à anticiper ainsi
toute menace de panne. Claudia Triozzi a proposé aux ouvriers, par des actions performatives, de créer et de se
confronter à une nouvelle production de sons en utilisant les machines à l’arrêt. L’installation vidéo que
Cladia Triozzi propose au Couvent des Jacobins vient restituer cette expérience.
« En matière de risque et d’inattendu, c’est sans doute la résidence de Claudia Triozzi chez SOREAL, fabricant
de sauces alimentaires, qui fut la plus marquante. Ayant appris que l’abandon de la prime d’intéressement
annuelle avait été annoncée peu avant son arrivée au sein de SOREAL, elle a souhaité reverser une partie de son
forfait aux salariés sous forme de prime d’intéressement à l’art, soulevant ainsi une équation à trois
inconnues : les valeurs de l’argent, de l’art, du travail. »
Extrait de l’article de Clément Dirié
Le devenir-atelier du bureau : de quelques expériences artistiques en open space